OM SETI

 

Om Seti (la mère de Seti) était une jeune femme de nationalité Anglaise dont le nom d’origine était Dorothy Eady. Dès son plus jeune âge, elle prétendait que dans une vie précédente, elle avait été être l’incarnation d’une antique égyptienne, prêtresse du temple de Seti 1er, appelée Bentreshyt, qui était devenue la maîtresse  du roi Seti - et qu'elle était toujours visitée par son esprit. Femme étonnante, elle connaissait parfaitement la vie personnelle de Séti 1er.

 Comme elle parlait de son fils Seti, alors qu’elle était encore enfant, son père a pensé qu'elle était folle et l’a faite examinée par psychiatre. Adulte, elle a quitté l’Angleterre pour venir travailler en Egypte, à Giza, avec le célèbre égyptologue Sélim Hassan.

Christiane Desroches Noblecourt, dans son livre « La Grande Nubiade » relate une anecdote de la vie de Om Seti, alors qu’elle se trouvait au Caire.

A l’époque du roi Farouk, le gouvernement égyptien avait choisi l’abbé Etienne Drioton, pour succéder à Pierre Lacau à la direction générale du Service des Antiquités de l’Egypte. Lorsque le prince Farouk succéda à son père le roi Fouad, à la mort subite de ce dernier, Drioton devint très rapidement un familier du palais. Dès son installation à Louxor, Farouk reçut les hommages des notabilités. Parmi les présents, un collier gorgerin avait été glissé par un fonctionnaire ambitieux, assorti d’un commentaire visant à l’identifier au bijou d’une princesse du Moyen Empire. Convoqué le soir même par le roi pour expertiser le bijou, Drioton l’informa que celui-ci n’était qu’une vulgaire copie en métal doré de la princesse Ita de Dashour exposée au musée du Caire, et qu’il était possible de se procurer des exemplaires analogues pour douze livres chez les bijoutiers du Caire. Le fonctionnaire égyptologue reçut très probablement au visage son cadeau ridicule et Drioton devint l’égyptologue conseiller du souverain.

Cependant, l’affaire du collier devait attirer la haine, aussi tenace qu’agressive du fonctionnaire bafoué qui agissait par tous les moyens pour saper la réputation et l’autorité du chanoine Drioton. Une des histoires les plus croustillantes est restée célèbre. Ainsi fut-il un jour, prévenu par son très fidèle et lucide inspecteur des Antiquités qu’un complot était réellement ourdi contre lui. Dès le début de la matinée du lendemain, une visiteuse demanderait à être introduite et profiterait de sa seule présence dans le bureau de l’abbé pour créer un scandale. Elle s’efforcerait par les moyens les plus vils de le déshonorer et, du bureau fermé, appellerait au secours. Des témoins, instruits à l’avance, devraient être postés dans la salle d’attente. A considérer le contexte du moment, le chanoine prit très au sérieux l’avertissement. Dès avant l’aube, il fit cacher deux inspecteurs de police dans l’armoire vestiaire de son bureau. A 8 heures précises, il s’asseyait à sa table et allumait une de ses chères bouffardes. L’instant suivant, la visiteuse prévue fut annoncée, on la fit entrer. Quelques minutes après que la porte eut été refermée sur elle, parvenaient jusque dans la salle d’attente des glapissements aigus et des appels au secours en provenance du bureau directorial. Les « témoins », postés en prévision, enfoncèrent alors la porte du bureau du chanoine, ce qui permit aux huissiers de contempler un spectacle peu ordinaire. Une maigre femme, les yeux lançant des flammes, échevelée, quasiment dépoitraillée, criait au viol en présence d’un chanoine placide et souriant, pipe au bec. Le bureau fut immédiatement envahi par une foule surgissant de partout pendant que – coup de théâtre -  les deux inspecteurs sortaient gravement eux-mêmes, à leur tour, de leur cachette et dénonçaient le stratagème.

La provocatrice si bien manipulée avait dans sa jeunesse, travaillé au British Muséum, puis suivi, au Caire, un étudiant égyptien.

Finalement, Om Seti a quitté Giza pour voyager vers le sud, à Abydos, où elle a épousé un égyptien nommé L’Imman dont elle eut un fils qu’elle nomma Rameses et qui devint le cardiologue Adel l’Iman.

Elle a vécu à Abydos à partir de 1954, travaillant pour l'Inspection des Antiquités Egyptiennes,  participant pendant plusieurs années à la restauration du Temple de Seti. Elle a travaillé sous la direction d'Edouard Ghazouli et a étonné les archéologues par sa capacité d'estimer correctement la hauteur originale des colonnes cassées, et sa capacité de lire les inscriptions hiéroglyphiques endommagées. Elle a dit aux excavateurs où chercher les jardins antiques et des puits, qu'ils ont trouvés dans les endroits exacts qu'elle a désignées. Elle n'a plus jamais quitté Abydos, jusqu’à sa mort en 1981, prenant en charge la garde du temple.

C’était certainement une excentrique spirituelle et savante. Les gens d'Abydos se la rappellent toujours avec le plus grand respect et de la crainte - elle avait une réputation de magie, particulièrement avec des animaux et des serpents.

Elle avait l'habitude d'entrer dans le temple de Seti premier sans chaussures, pour montrer son respect pour le temple qu’elle considérait comme sacré, et s’asseyait sur le plancher pour méditer. Elle savait lire les inscriptions hiéroglyphiques comme si elle avait été l’un des prêtres qui les avaient écrits il y a 3000 ans. Elle parlait l'arabe couramment et chacun dans le village l'aimait beaucoup. Elle aimait s’entourer des enfants du village pour leur raconter de passionnantes histoires.

Elle célébrait chaque année au cours d’un banquet, les fêtes des anciens dieux ainsi que "l'anniversaire" de Seti 1er. Cela attirait certains touristes, en quête de révélations occultes et dûment monnayées. Ainsi elle gagnait beaucoup d'argent en servant de guide et en donnant des cours d’égyptologie aux touristes. Beaucoup d'étrangers lui ont envoyé de argent qu’elle donnait aux pauvres et à ses gardes qu’elle avait appelée "mon miel".

Son seul souhait fut d’être enterré près du temple de Seti. Elle avait construit un tombeau pour elle devant la maison où elle a vécu dans Arabet, mais il ne lui a pas été permis d'être enterrée à cet endroit, pas plus que dans le cimetière Musulman ou le cimetière Chrétien à cause de ses croyances antiques.

Morte à Abydos à la fin d'années soixante-dix ou au début d'années quatre-vingts,  elle est enterrée dans le désert, près de Shunet el--Zebib à proximité du temple de Seti.

La biographie de Jonathan Cott (la Recherche d'Omm Seti) est fascinante, mais l’ouvrage de Om-Seti écrit avec Hani el Zeini, « Abydos, la Ville sainte de l'Egypte Antique » est un véritable trésor d’égyptologie.

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